jeudi 4 mars 2010

Article 12ème: Génération en perdition comme un chat sans moustaches

Je soulève lentement tour à tour chacune de mes paupières, au nombre de trois: celle de mon œil gauche, celle de mon œil droit et celle de mon esprit. Autour de moi, je les vois, et je sens l'entièreté de ce potentiel gâché. Une génération vingt cinq ans? Te fous pas de ma gueule connard, les générations changent plus vite que le court du pétrole. En dix ans, l'Humanité a éradiqué l'ensemble des points de repères d'une génération en pleine perdition. Les dessins animés japonais qui canalisaient nos pulsions, et ancraient en nous les valeurs de courage, d'amitié et de ténacité, ont été remplacés par des petites connes qui parlent à la télévision. Les minikeums ont reçu leur C4, remplacé par de pathétiques personnages trois dimensions, puis pour finir par supprimé complètement le présentateur, dont ne subsiste que la voix off. La réalité s'est vue sodomisée par la virtualité.

A dix ans j'attrapais des pokémons pas de MST! Je fais partie de cette génération de magouilleurs de débrouillards, pas celle des geignards, on faisait du sport, on courait dans les rues parce qu'on avait fait tombé une visse d'une table dans la plaine, on se bagarrait entre copains; la next gen: vole à l'étalage, racket les plus jeunes et les plus vieux, fout le feu aux tables de bois, plante leurs potes pour trois euros. On respirait l'air pur en extérieure, ils respirent l'air pollué devant leurs personnal computer. On disait: "Elle m'a brisé le cœur", pas "Elle m'a pompé". On se disait "amoureux" pas en train de "pécho", les filles suçaient des bâtons d'esquimaux, maintenant elles sucent l'esquimau. On respectait les vieux, les mères et "fils de pute" était l'insulte suprême, maintenant ils niquent leurs mères, et défoncent ta mère-grand.

Putain c'est triste, la technologie devait leur apporté la facilité d'éducation, le développement cérébrale, et leur a donné une autoroute au PORNO, on en a fait des branleurs prépubaire.

Putain, je vois ce potentiel et je le vois gâché: ils ne se demandent plus ce qu'ils "seront" plus tard, ils se demandent juste ce que ça leur fera de pouvoir acheter leur alcools eux-mêmes.

On faisait des dictées pour parfaire notre orthographe, on ne le kamikasait pas sur le net.

On mangeait des M&M's, on ne se faisait pas grignoter par MSN.

Je fais partie de cette génération, celle qui ne trouve pas ça place entre chacune d'entre elle. Perdu. Qui a assisté comme le reste du monde aux attentats du onze septembre, mais sans pour autant les comprendre. Terrifiée par l'hypothétique troisième guerre mondiale, les prophéties de Nostradamus, et l'anthrax.

Je fais partie de cette génération qui a vu les nouvelles technologies se développer, mais qui malgré le GPS est totalement perdue, parce qu'on lui a ôté un à un chacun de ses repères, cette génération en plein mal être totalement désorientée, qui boit de l'alcool, fume de la ganja, jusqu'à en régurgiter toute sa frustration. A qui la télévision a fait croire qu'elle pouvait être ce qu'elle décidait de devenir: grand(e), beau/belle, entouré de belles/beaux nanas/mecs, vivant dans une maison luxueuse, avec une voiture sublime, ainsi qu' un corps d'Apollon/Aphrodite, et quand les minikeums s'en sont allé, ont a ouvert les yeux, malgré tout on ne s'est pas prit une claque dans la gueule mais plutôt un coup de chevrotine, dans l'estomac et les parties génitales. On en sait pas où l'on en est, car nos pères sont des lâches et à l'image de votre Dieu, nous ont abandonnés, psychologiquement.

Totalement déséquilibrée ma génération s'enfonce dans les abimes. A l'instar de nos successeurs, on est resté puceau longtemps, et quand on a comprit, on a fusionné dans le corps de chaque partenaire possible, pour oublié ne serait-ce que quelques micro centième de secondes combien notre existence ne sera plus jamais aussi bien qu'elle le fut. Nous, âmes pathétiques nées trop tard pour sentir la chaleur étouffantes des spots au Studio 54, rêver dans des nuages de poudre des choses qu'on ne peut avoir, écouté de la vrai musique, se noyé dans une baignoire de champagne, grandis trop tard pour ne pouvoir s'envoyer en l'air dans ses chiottes, dans des parties de jambes en l'air inoubliables, ou encore pour connaitre cette époque, et de la pyromanie dont furent victimes les guitares. Ma génération a vu mourir Kurt Cobain, sans se rendre compte que la musique allait disparaitre avec lui. Ma génération ne sait pas où elle se situe, alors elle consomme la chandelle par les deux bouts, peut-être simplement pour partir plus rapidement.

Ma génération remarque ses successeurs en se disant, que le monde s'effondre lentement sur lui-même, que tout va plus rapidement, et ridiculement. Les relations humaines se meurent comme les minikeums pour être remplacé par un avatar.

Je ferme les yeux, sur toutes ces merdes, et fais comme le monde. Je fonce droit dans le mur, à la différence près que je pousse sur l'accélérateur.